Notre Dame des Landes

A Nozay aussi, il y a des voix qui s’élèvent contre le projet de Notre Dame des Landes. Ce vieux projet est aujourd’hui devenu un mauvais projet avec des effets secondaires négatifs sur le paysage économique, social et naturel autour de Nantes.

Fragilisation de l’emploi qualifié

Un aéroport à Notre Dame des Landes a pour premier effet une fragilisation de l’emploi existant autour de l’aéroport actuel et principalement de l’usine Airbus de Nantes qui compte 2000 salariés directs plus autant de sous-traitants. Cette usine a besoin d’une piste à proximité pour livrer les gros éléments de sa production. Les autres établissements du groupe en sont aussi dotés. En déplaçant l’aéroport, on fragilise cet établissement qui pourra être éliminé dans un plan de rationalisation futur. En maintenant une piste pour le besoin de l’usine, un poids financier important pèsera sur l’économie de l’entreprise et conduira à la même fragilisation.

Le déséquilibre de l’emploi entre le sud et le nord de la Loire est chronique à Nantes. Actuellement, il y a déjà plus d’emploi au nord qu’au sud. En déplaçant les outils de travail vers le nord, on aggraverait les embouteillages dans le sens Sud-Nord le matin et Nord-Sud le soir. On se dirigera alors vers la création de nouvelles infrastructures routières, un nouveau pont sur la Loire pourra même être nécessaire.

L’aéroport actuel est suffisant

Des pilotes le reconnaissent. L’aéroport actuel est sécuritaire et est dimensionné pour accueillir encore d’autres passagers si on fait la comparaison avec les autres grands aéroports. Les avions ont évolué. Ils peuvent accueillir plus de passagers, font moins de bruit et sont plus sécuritaires. Des aménagements sont aussi possible pour traiter les inconvénients actuels.

Les seuls problèmes de saturation actuels se situent autour des parkings qui n’ont pas suivi la croissance du nombre de passagers. Il faut dire aussi que les parkings représentent une partie importante des ressources de l’aéroport et lui permettent d’équilibrer les comptes. Du coup, on comprend que l’on n’ait pas fait d’effort pour relier le tram à l’aéroport ; le terminus du tram n’est pourtant pas très loin de l’aérogare. De même, la voie de chemin de fer qui arrive dans la zone, ne transporte pas de voyageur mais seulement des marchandises.

On pourra citer encore de nombreux griefs sur le projet : l’atteinte à l’environnement de Notre Dame des Landes, la ponction des terres agricoles, le gaspillage de deniers publics …

En face, les avantages semblent minces. L’activité créée avec la construction de l’aéroport peut-être ? Mais, il y un doute sur la part qui serait attribuée à l’économie locale.

Désolé, je ne vois aucun autre avantage. Il faudrait peut-être que je sois un partisan de l’aéroport, mais vous avez compris que j’étais très contre.

C’est pourquoi, j’ai retrouvé d’autres habitants du territoire de Nozay dans les manifestations contre cet aéroport. Samedi 22 février, avec 20 000 à 60 000 personnes et 520 tracteurs, nous étions donc à Nantes pour redire notre opposition. Nous avons défilé de la préfecture à l’île gloriette où une animation festive devait conclure l’évènement.

Malheureusement, en fin de cortège, des casseurs ont sévi et créé des dégâts importants dans le centre-ville de Nantes. Avec des détonations assourdissantes, des fumées noires, des incendies, des lances à eau, nous nous serions presque crus en état de révolution ou de guerre. Mais cette centaine de casseurs représentant 0,2% des manifestants, n’avait rien à voir avec les dizaines de milliers de manifestants pacifiques qui ont voulu faire réentendre leur voix avant les prochaines élections municipales.

Nozay44.com propose aux Nozéens et aux candidats aux élections municipales de s’exprimer sur le sujet : Quel est votre avis sur le projet de construction de l’aéroport de Notre Dame des Landes ? Utilisez le formulaire de commentaire en fin de page ci-dessous.

A vous de jouer.

François Kammerer

NB : l’auteur a accompagné le projet airbus pendant 22 ans à l’usine de Bouguenais en tant que sous-traitant à temps partiel.

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