Histoire de la Naulière

Histoire de la Naulière

Par Yohann Gourdon, licencié ès histoire

La transcription depuis deux ans de documents conservés aux Archives Départementales précisent peu à peu l’histoire de la paroisse de Nozay. Dans une première analyse, nous présentons ci-dessous un bref résumé des informations historiques concernant la Naulière. Référence des sources et complément d’information sur demande.

Le mot Naulière aurait pour origine le surnom d’un Nozéen du XVe siècle, « Jean Estienne dit Nau », plus simplement appelé Jean Nau. Le domaine de la Naulière est imbriqué entre les petites seigneuries de la Villate et de la Touche, vassales de la châtellenie de Nozay, et situé près le bourg et son église. Mais ses racines plongent sans doute jusqu’à la fin du XIVe siècle.

En effet, dès 1405, un membre de la famille Symon déclare tenir de l’un des petits seigneurs de Nozay quelques hectares de terre entre le bourg de Nozay et la Grande Villate. Puis en 1419, apparait au même endroit « l’herbergement Symon » consistant en une maison et deux hectares de terre. A partir de 1457, et jusqu’en 1525, ce sont les frères Jean et Julien Symon dit Jehanneaux, puis leurs veuves et leurs enfants, qui tiennent ce qui est désormais appelé « l’herbergement Jehanneaux ». Celui-ci doit être situé tout près du manoir que nous connaissons. Jean Estienne dit Nau, certainement possesseur des terrains actuels de la Naulière pour pouvoir leur donner son nom, est le voisin et associé des veuves Symon à partir de 1496. En 1525, les héritiers Symon vendent la maison Jehanneaux et presque 5 hectares de terre (Jean Nau aura sans doute fait de même) à Maitre Jacques Deluen.

Ce dernier est le descendant d’une riche et vaste famille de marchands, détenteurs de nombreux biens sur Nozay et notamment au bourg où l’idée d’y construire un domaine, la Naulière, va germer au début du XVIe siècle. Et dès 1535, Jacques Deluen, notaire en ville et homme de confiance de Pierre Piraud seigneur de la Touche, est qualifié de seigneur de la Naulière. C’est certainement lui qui fait ériger le manoir de la Naulière à partir de 1525, avec les matériaux de la maison Jehanneaux qu’il fait démolir peu après son achat, d’après une mention dans un acte postérieur. Il n’en profitera que peu de temps car il disparait des textes vers 1536. C’est alors son neveu, Jean Lespaigneul qui hérite de ses biens.

Lui aussi descend d’une riche famille de marchands nozéens, est notaire en ville et est ami de Piraud. Ses biens s’étalent au bourg, à Cardunel, à Beaujouet, et en ville. Si les Deluen et Lespaigneul s’étaient unis au sein de la classe marchande, Jean Lespaigneul, attesté seigneur de la Naulière en 1552, va avoir l’opportunité de s’allier avec la noblesse en la personne de la fille de Noble Jean du Fresche seigneur de Peret, le plus puissant seigneur local après Anne de Montmorency seigneur de Nozay. Veuve en 1582, Noble Dame Françoise du Fresche dame de la Naulière, détient ainsi des biens considérables dans tout Nozay, héritages des familles Deluen, Lespaigneul et du Fresche.

Dans des conditions qui restent à éclaircir, la Naulière tombe avant 1612 aux mains d’Honorable Homme Goluin Garel et Anne Fresche sa femme, sieur et dame de la Naulière. Veuve, Anne administrera le domaine avec son fils Jean, et viendra même à son secours en 1647 pour le tirer de prison suite à un procès avec l’administrateur des forêts de Châteaubriant. Marié à Jeanne Thomas, Jean aura un fils avant 1650, René, et confiera la Naulière en métayage à Jean Menuet. René Garel, sieur de la Garanne, assistera à la vente de la Naulière par son père le 18 avril 1664. L’acquéreur, Claude Cornulier, seigneur de la Touche, achète pour 5000 livres le domaine consistant en maison bâtie en pavillon (le manoir), logement du métayer, étable, grange, boulangerie, jardins, prés, vignes, champs, bois et prés de Blanche Noé et des Massais. La Naulière restera alors une métairie de la Touche jusqu’à la Révolution.

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